LE ROI EST NU

Publié le par diamant



Cela se passait dans des temps très anciens...

Il était une fois un royaume   de la vieille Europe où régnait un souverain...comment dirait-on, de nos jours...un peu "bling bling", amateur de damoiselles, protecteur de troubadours  et autres saltimbanques, de leurs possessions insulaires, non certes de ceux que l'on retrouverait dans les livres d'Histoire mais fidèles au roi, et parfois plaisants, qu'il appelait volontiers ses "Visiteurs". Nonobsant, il ne dédaignait pas la compagnie de riches seigneurs et ses sujets glosèrent un temps sur le séjour qu'il fit  dans une riche galère voguant sur la mare nostrum*, en compagnie d'une jouvencelle arrachée de haute lutte à un fâcheux bateleur.
Notre souverain qu'avec des mines railleuses d'aucuns  nommaient, on ne sait pourquoi, " Sire Quichotte de Noeud'hy", aimait chasser à courre par tout le royaume et au-delà, le verbe haut, traçant force moulinets de son sabre de bois, promettant à ses sujets de leur apporter bien-être et poules au lit (pardon, au pot), tous les jours dût-il pour cela leur servir pitance en l'arrachant au Malin de ses quenottes qu'il avait fort longues.
une fois l'an, notre souverain sortait en majesté dans un carrosse ouvert, et, vêtu de ses plus beaux atours, il quittait son palais pour joindre l'Arc de Triomphe érigé à sa gloire, acclamé par son peuple qui se pressait au long de son parcours, contenu par les arquebusiers.
Or, il vint aux oreilles de deux aigrefins que la Roi souhaitait défiler avec un nouveau costume qui surpassât en magnificence tous ceux de sa garde-robe pourtant bien fournie.
Nos compères se présentèrent donc aux portes du palais comme étant maîtres tisserands, et obtinrent une audience.
Venus, dirent-ils, d'une contrée lointaine nommée El Dorado, jusqu'où la grande renommée de notre souverain leur était parvenue, ils prétendaient offrir au roi le plus bel habit jamais porté par un souverain, tissé de soie de fils d'or et rehaussé de diamants et autres pierres précieuses.

ce vêtement présentait une particularité dont le roi saurait tirer parti ajoutaient-ils. Il était si fin, si léger, qu'il devenait invisible aux lourdauds, aux rustres, aux gens que la nature avait dotés d'une intelligence réduite.

Ils ne demandaient aucun salaire, mais seulement qu'on leur avancât la matière nécessaire à la confection.
Le roi leur fit donc livrer un métier à tisser, force échevaux de fils d'or et de soie, et des cassettes dégorgeant de pierreries.
régulièrement, il venait visiter nos compères qui s'affairaient devant le métier à tisser géant.  chaque jour, les échevaux se dévidaient, dans les cassettes le niveau des pierreries diminuait, signe d'un intense labeur.

Mais, sur le métier à tisser, rien !

Serais-je à ce point benêt que je ne puisse distinger cette toile, se disait-il, abasourdi... Mais, craigant que tout le royaume apprenne très vite que son souverain était un âne bâté, il n'osait interroger les tisserands et faisait mine de s'extasier, osant même quelques détails sur la finesse du dessin, sur la souplesse de l'étoffe...
Ses courtisans, dans le même esprit, n'osaient pas davantage avouer leur cécité, craignant la disgrâce...
Enfin, vint le jour où nos compères, déclarant leur chef-doeuvre terminé, demandèrent au Roi de l'essayer.
En grande pompe, devant la foule de ses courtisans, le roi endossa son costume, aidé par les deux compères, qui, armés de ciseaux, d'épingles et autres accessoires firent mine de l'ajuster sous les murmures d'approbation de la Cour. Et chacun  de s'extasier, n'osant avouer qu'il ne voyait rien d'autre que la nudité du roi.
Vint le grand jour.
Digne comme un pape, le souverain, debout dans sa calèche chamarrée, toisait une foule interloquée. Mais nul n'osait davantage admettre la vérité, craigant d'être moqué par les siens, parents et amis
Soudain, un jeune enfant,  juché sur les épaules de son père, s'écria :

le roi est nu ! 

Si cet enfant le voit nu, c'est que le roi est réellement nu, murmura la foule...il le voit avec les yeux de l'innocence qui ne saurait mentir. Bientôt les murmures se transformèrent en clameur...

le roi est nu!  hurlait la foule...

Cette fable comporte une morale...si vous ne la voyez pas...cela ne veut pas forcément dire qu'il n'y a rien à voir....

*Mare Nostrum : de nos jours, mer méditerranée, grande bleue...e
tc




J'irai chercher la croissance avec les dents

                                   Nicolas Sarokozy.

"c'est promettre beaucoup, mais qu'en sort-il, souvent ?

Du vent !


                                                                                                Jean de La fontaine

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M
ah je l'i ouvent entendue cette histoire mais c fait plaisir de la relire !
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M
Tu peux décoder, je n'ai rien compris, ms faut pas en vouloir au seul neurone qui me reste, il a trop de travail
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A
excellent juste un peti oubli : le cadran solaire autour du poignet
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